(CNN) Il y a quinze ans, un demi-million d’éléphants d’Afrique parcouraient le continent.
Les animaux ont été retirés des listes d’espèces menacées, et la population semblait même augmenter dans certaines régions.
Puis, à cause du braconnage, ces chiffres ont chuté. Considérablement.
L’Afrique a perdu plus de 100 000 éléphants entre 2006 et 2015, la pire poussée de braconnage depuis les années 1980, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Maintenant, il y a un peu de bonnes nouvelles.
Une nouvelle étude révèle que le nombre d’éléphants mourant du braconnage est en baisse, avec un taux de mortalité de 10% en 2011 tombant à 4% en 2017.
La cause? La réduction de la demande d’ivoire, en particulier des marchés chinois – le principal moteur du braconnage en Afrique, selon l’étude, parue le mois dernier dans la revue Nature Communications.
Lorsque la valeur de l’ivoire augmente, le braconnage aussi
C’est l’offre et la demande de base, selon l’étude.
L’offre d’ivoire, que les braconniers obtiennent des défenses des éléphants, est toujours faible, mais lorsque la demande est forte, plus de gens essaient de répondre à cette demande. La Chine a interdit tout commerce d’ivoire en 2017, ce qui a peut-être contribué à émousser la demande, selon l’étude.
Mais les interdictions de commerce et de braconnage en Chine et en Afrique ont également eu pour effet négatif de faire grimper la valeur de l’ivoire.
Les chercheurs ont également déclaré que l’application de la loi dans les régions pouvait être inadéquate face à des marchés illégaux florissants. Et la corruption policière aggrave le problème, selon l’étude.
La pauvreté est l’une des principales motivations du braconnage
La pauvreté joue le rôle le plus important dans la perpétuation du commerce illégal, ont déclaré les chercheurs. Il y avait généralement plus de braconnage dans les zones à plus forte densité de pauvreté, ce qui a conduit les chercheurs à suggérer que le déclin du braconnage ne serait pas durable sans une baisse de la pauvreté.
Investir dans l’application de la loi ne suffit pas, selon l’étude.
» L’effet de la réduction de la pauvreté et de la corruption au niveau du site pourrait être d’autres approches (potentiellement plus efficaces), qui devraient être davantage encouragées « , a déclaré Severin Hauenstein, l’un des chercheurs impliqués dans l’étude, à CNN.
La relation entre les éléphants et la tension financière ne se voit pas seulement dans le braconnage. Le mois dernier, le Botswana a levé son interdiction de la chasse à l’éléphant, en partie dans le but de monétiser les efforts de conservation. Le Zimbabwe a gagné 2,7 millions de dollars après avoir vendu plus de 90 éléphants en Chine et à Dubaï.
Pour faire simple, tant que les populations ne vivront pas dans de meilleures conditions, les éléphants continueront d’être ciblés.